Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu de tout
2 avril 2020

Que sera le post-confinement ?

Bonjour,

Aujourd’hui, je voudrais vous faire part de mes impressions quand à la période étonnante que nous vivons.

Je trouve que c’est très difficile de savoir comment recevoir ce nouveau quotidien, pour plusieurs raisons :

Tout d’abord, je trouve qu’on peut observer une manifestation assez présente de normes sociales, qu’elles soient positives ou négatives. Avec M.Diplo, nous avons pris cette toute nouvelle habitude, qui ne va pas nous rester car elle est finalement très déplaisante, d’écouter France inter le matin. Une façon d’entendre des gens parler, nous parler, de se sentir informés, et dans une ambiance « collective ».

Cette radio , en tout cas l’émission du matin, animée par Ali, nous donne des conseils sur des livres, films, philosophes et autres recettes de cuisine. Elle nous invite à essayer de prendre le confinement du bon coté, en faisant de la méditation, du yoga, ou du dessin.

M.Diplo et moi, nous nous retrouvons finalement dans ces propositions, mais parce que nous sommes dans une partie de la population qui peut se le permettre ! A aucun moment, cet Ali ne va parler des femmes seules avec un bébé, des gens qui comptent les fins de mois, des familles dans des logements vétustes …  Je ne dis pas que cet Ali ne doit s’adresse qu’à eux non plus, il ne faut pas nous oublier, mais il me semble que les crises récentes nous ont prouvé qu’une partie de la population ne se reconnaît pas dans ce schéma détendu-cultivé-repas coquet en famille.

Est-ce qu’il ne serait pas plus gai que tout le monde puisse se retrouver dans une émission de radio ? Est-ce qu’il ne serait pas plus positif de s’imaginer un lieu d’expression où l’on pourrait se parler, voire s’entraider ?

Je sais, je suis naïve, et mes phrases semblent niaises à mourir, mais finalement, si cette utopie venait à se réaliser, ce serait par des luttes qui dépasseraient des situations tellement affreuses, et pourtant tellement cautionnées, car taboues, dans notre société.

De la même manière, sur les réseaux sociaux, on peut voir la manière dont certains montrent tout ce qu’ils font, de manière parfois spectaculaire : il serait bon que nos ordinateurs, nos télés et nos radios cessent de nous fournir des modèles tout faits de ce que nous devons être.

Parce que moi, en fait, ça me met dans une culpabilité permanente. Je fabrique des trucs, je me dis que je ne suis même pas capable de lire un livre et que je n’ai aucune culture. Je fais du sport, oui, mais je culpabilise de sortir pour m’acheter à manger après. J’aimerais pouvoir découvrir ce que, moi, en tant qu’individu, j’ai VRAIMENT envie de faire. Et toutes les injonctions que je réceptionne de partout m’empêchent d’avoir cette liberté ! En même temps, je ne veux en aucun cas être coupée de mon téléphone, de facebook, ou même de ma radio … C’est cette dualité qui est très compliquée à gérer, et je trouve que quelque part, ce sont les médias qui ne nous respectent pas …

 Et, en même temps, il y a pleins de choses que je trouve géniales. Je me dis qu’il y a pleins de gens qui apprennent à faire leur pain, à cuisiner, à passer du temps avec leurs enfants. C’est aussi un moment où on s’échange des recettes, des savoirs-faires, d’ailleurs, c’est même un moment qui m’a permis de reprendre ce blog et d’écrire ici. Ca doit sauver aussi une énorme part de la population qui est en burn-out (et qui ne peut pas télé-travailler). Pour ceux qui peuvent en profiter, ce temps pour nous est précieux, inespéré.

Pour revenir sur le sujet de la radio, nous écoutons maintenant France info, qui sont en fait beaucoup plus intéressants et engagés. Il y a même une émission le matin où un professionnel du travail répond à des questions que tout le monde peut poser en appelant le standard de l’émission. Comme quoi, on est pas obligés d’être une radio anarcho-libertaire-vener pour faire des émissions qui ont du sens.

J’arrête la parenthèse radio, et revient sur les aspects positifs du confinement. Je m’y retrouve car, ma mentalité est la suivante : Je ne me retrouve pas dans les codes de la société actuelle. Je me sens oppressée par ses canons de beauté, je me sens à l’écart de sa manière d’être ultra-productive, mais si peu humaniste ! D’instinct, je mets beaucoup plus d’importance à des valeurs sociales ou de partage qu’à des valeurs de productivité ou de compétition. Enfin, même au-delà de mon instinct, les valeurs du capitalisme me font me sentir nulle et ratée. Pour mon bien-être, il est donc important que je m’en détache au maximum. Mais comment faire, alors que je ne veux pas vivre dans une grotte en Ardèche ? Un des moyens que j’ai trouvé pour prendre le temps de trouver une solution est de moins travailler. J’ai pris conscience que je m’étais installée dans un schéma de vie où je mettais des choses en place pour pouvoir le moins possible penser. Je travaillais énormément, et quand ce n’était pas le cas, je buvais des coups avec des copains. Donc, pour pouvoir prendre le temps de réfléchir, il fallait que je travaille moins. Oui, mais j’ai besoin d’argent pour vivre. Et là commence une réflexion de combien d’argent, et comment vivre. Et quand on dit que le temps c’est de l’argent, c’est vrai quelque part. J’ai donc choisi d’avoir moins d’argent, mais plus de temps. Alors, je sais,  on n’ est pas tous égaux face à ça. Moi, c’est vrai, je n’ai pas d’enfants, j’adore fabriquer des trucs, et je n’ai pas de complexe ou de manque par rapport à ma situation financière (qui d’ailleurs n’est pas à plaindre.) Ce que je veux dire par là, c’est que, le confinement nous offre ici l’expérience du temps, l’expérience, peut-être, de l’ennui, de la réflexion, de la création. Selon moi, nous devons nous en délecter, l’apprivoiser, et se l’approprier ! Ce temps est un droit, et si on n’en bénéficie pas, nous n’avons plus le recul nécessaire pour nous rendre compte que nous en avons besoin. Si, ensemble, nous conscientisons ce rapport temps/argent, nous trouverions peut-être des techniques pour articuler nos quotidiens de manière plus dignes (Exemple : Je travaille 2h de moins, et ces 2h je les consacre à fabriquer ma lessive moi-même et faire mon pain. Je m’évite par là des produits qui m’auraient coûté de l’argent, mais qui en plus seront beaucoup plus respectueux de ma santé et de mon plaisir.)

Aussi, on peut s’imaginer que l’on fasse grève, on qu’une partie de la population s’arrête de travailler pour ne pas cautionner la manière dont la crise a été gérée, pour ne pas faire perdurer un système que l’on subissait déjà, et qui sera encore plus difficile à soutenir après cette crise. On pourrait imaginer de « continuer le confinement sans confinement », juste le confinement du travail quoi … Avec une soutien collectif par des caisses de grève, par exemple . Cela pourrait s’imaginer si nous profitions du temps du confinement, pour tenter d’aller vers la plus grande résilience possible (sur les plans alimentaires, première nécessité, etc, etc…)

                                                                     

Il existe déjà des exemples de personnes qui vivent totalement sans argent, et qui pourtant font beaucoup pour la société. Je pense par exemple à des amis qui vivent en squat, mangent avec des récups, et logent et soutiennent des gens qui seraient sans-abris sans eux …

J’espère que ce que j’écris n’est pas illisible. Je ne sais pas moi-même pas exactement quel est le message que je veux vous faire passer mais il y a quelque chose en moi qui me dit que nous devons profiter de ce temps pour créer autre chose que l’avant-confinement, et je me dis que c’est quelque chose que l’on doit construire ensemble. Car oui, moi je vous donne ici mon point de vue et mon expérience, mais je suis consciente que c’est à remettre en relief par d’autres témoignages.

Sur le plan économique, on le dit, la situation va être très  très compliquée après le confinement. Qu’est-ce qu’on pourrait créer, imaginer comme nouvelle manière de vivre ensemble ? Comme nouveau modèle économique ? Je crois sincèrement que le pouvoir peut-être entre nos mains, si simplement nous nous écoutions un peu plus.

Aujourd’hui on a pu constater que la crise est plutôt gérée sur le plan national, que le modèle européen a été complètement discrédité, sans parler de la mondialisation. Soit, en fait moi ça ne m’étonne pas tant que ça (mais je n’y comprends pas grand-chose en politique). Partons du postulat que nous allons fonctionner dorénavant plutôt par nations. Que penser des frontières actuellement durant cette crise ? Que penser de l’enjeu de la migration dont on parle toujours en chiffres et en murs ? Il me semble que, au vu du changement climatique, les flux migratoires vont s’intensifier. Il me semble aussi que, même si  le gouvernement tente de les endiguer, nous pouvons déjà nous éduquer nous-mêmes à vivre ensemble. Comprendre comment les autres cultures fonctionnent. S’intéresser à ce qu’il se passe du point de vue politique dans différents pays d’Afrique, comment se passe la traversée, ce qu’il se passe en Lybie. Comprendre aussi, comment, en tant que membres du  pays accueillant (car on le sera, c’est inévitable), on se place pour na pas être dans une place d’aidant charitable, ou de sauveur des pauvres, mais dans une place de défenseur de la dignité, ouvert, curieux, et surtout respectueux. Cet apprentissage là est très très difficile, car il joue sur pleins  de plans, et notamment sur celui de la bonne conscience, de l’ego et des émotions. Plans que notre civilisation s’est entêtée à nous faire oublier. Reprenons le dessus sur ces injonctions, retrouvons nos intuitions.

Une chose qui moi m’aide dans cette lutte globale, c’est le lien avec la nature. On voyait  là que les frontières sont actuellement plus nationales que jamais, j’aime à voir la France ou l’Europe comme un puzzle de territoires. Un puzzle de zones qui disposent chacunes d’un paysage différent, de plantes et animaux personnels. Nous pouvons les découvrir, ces territoires, nous pouvons nous y retrouver, en apprivoiser certains aspects. Faire un potager : moins aller au supermarché, c’est aussi simple que cela. Notre identité, selon moi, passe aussi par une reconnaissance d’un ou de plusieurs territoires, et aussi par la question de l’habitat, mais ça j’y reviendrais plus tard parce que sinon personne ne va réussir à lire cet article jusqu’au bout.

 

Voilà, c’est un état des lieux de mes pensées actuelles, lesquelles sont toutes corrélées avec une intuition très très forte en moi, d’un changement, ou en fait peut-être n’est-ce pas une intuition, mais un désir. Seule, de toute façons, je ne pourrais rien faire, c’est pour ça que je partage ça avec vous. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous, vous aussi, envie de changer vos habitudes après ce confinement ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité